LE CARNET DE NOTES DE Carlos Lamela

LE CARNET DE NOTES DE Carlos Lamela

3 septembre, 2014

Carlos Lamela – Estudio Lamela Arquitectos – Madrid, Varsovia, México y Doha Aeropuerto de Varsovia, Center Banco Santander en Queretaro, Expo Zaragoza, Sede de Caja Badajoz, la sede de Estudio Lamela-Madrid, la T4 Barajas… 1 – C’est qui Carlos Lamela? Je me considère un architecte polyédrique, un adjectif certes complexe, mais qui symbolise les diverses faces de ce...

Carlos Lamela – Estudio Lamela Arquitectos – Madrid, Varsovia, México y Doha

Aeropuerto de Varsovia, Center Banco Santander en Queretaro, Expo Zaragoza, Sede de Caja Badajoz, la sede de Estudio Lamela-Madrid, la T4 Barajas…

1 – C’est qui Carlos Lamela?

Je me considère un architecte polyédrique, un adjectif certes complexe, mais qui symbolise les diverses faces de ce métier. Aujourd’hui, pour diriger un cabinet d’architecture —ma profession— il faut être comme un chef d’orchestre qui dirige les différents musiciens, ceux-ci étant soit les collaborateurs internes du cabinet soit les collaborateurs externes des différentes disciplines impliquées dans un projet.

2 – Quand avez-vous découvert que vous vouliez devenir architecte?

L’architecture, de même que d’autres professions comme la médecine ou le droit, est un métier qui s’hérite de père en fils. Étant enfant, je voyais ce que faisait mon père chaque jour: il travaillait beaucoup à la maison. Je voyais aussi les bâtiments et savais les identifier comme étant ceux de mon père. On peut dire que j’ai acquis la vocation presque sans m’en rendre compte. Même si à huit ans j’hésitais entre astronaute ou pompier, j’ai su très tôt que je voulais être architecte, pratiquement depuis que j’ai l’âge de raison.

3 – Un architecte de référence pour vous…

J’en ai beaucoup… mais si on parle des plus récents, de ce siècle… je donne toujours l’exemple de Le Corbusier. Si on parle du passé, il faudrait citer le Crystal Palace de Paxton, construit en 1850, qui a totalement révolutionné l’architecture moderne avec l’utilisation du verre et de l’acier, un concept totalement nouveau. L’architecte Louis Sullivan de Chicago, le créateur des gratte-ciels, a rendu la façade indépendante de la structure, en marquant un tournant clair dans l’architecture. En revenant à Le Corbusier, il a marqué un avant et un après dans l’architecture résidentielle et a contribué au savoir avec sa théorie rationaliste, très importante. Adolf Loos, architecte européen, a fait un pas vers une esthétique plus sobre de l’architecture. Un autre travail remarquable est celui de Richard Neutra aux États-Unis, qui a révolutionné l’architecture avec un design aux lignes épurées, et dont l’influence s’est propagée dans le monde entier. L’Opéra de Sydney a été une énorme révolution dans l’architecture du XXe siècle, en particulier par sa résonance médiatique. Il y a aussi quelques travaux de Foster à la fin du dernier siècle que j’admire. Et beaucoup encore, que je laisse dans l’encrier.

4 – Si vous n’étiez pas devenu architecte, vous vous auriez consacré à…

J’ai toujours dit que j’aurais besoin de trois vies pour mourir tranquille (pour la troisième fois)… Ma première vie, que j’ai déjà consommé en partie, j’ai décidé la consacrer à l’architecture; c’est une chance de pouvoir faire partie de ce collectif.
Ma deuxième vie je la consacrerais à la carrière diplomatique, qui m’a toujours attiré par le voyage et la découverte, ainsi que par les relations humaines.
J’aurais consacré ma troisième vie à être pilote d’avion; l’aviation et son histoire est une de mes grandes passions.
Je pense vraiment que ces trois vies sont tout à fait complémentaires et intéressantes.

5 – Un défaut et une vertu.

Comme vertus, mon optimisme et mon intuition.
Mon défaut c’est que je suis parfois un peu têtu, surtout au début, mais peu à peu je termine par céder. J’ai parfois laissé pour le lendemain des choses qui pourraient avoir été résolues aujourd’hui et après je l’ai regretté.

6 – Comment est votre maison?

Actuellement, j’habite dans la même maison depuis sept ans. C’est moi qui l’a conçue dans un esprit simple et rationnel; le design d’intérieur a été réalisé par mon épouse, dans la même optique.
C’est une maison spacieuse et lumineuse, avec un design classique qui peut être défini comme «architecture fonctionnaliste ou internationale» de type «Bauhaus», très en vogue dans les années trente à soixante du siècle dernier.

7 – Le dimanche est le jour pour…

Pour moi, le dimanche est un jour de plus de la semaine. Malheureusement ou heureusement, nous avons des bureaux dans le monde entier, par exemple au Qatar: le dimanche est donc un jour ouvrable ordinaire. Je voyage à Doha une semaine sur deux et là-bas c’est vendredi le jour férié.
J’essaie d’avoir plus de jours de congé par semaine, davantage de temps libre, et m’organiser pour mieux concilier ma vie professionnelle et familiale. Pour le moment, j’y parviens.

8 – Un endroit où chercher l’inspiration.

Je ne crois pas aveuglement dans l’inspiration; elle fait partie d’une théorie mythique. Aujourd’hui, le travail d’équipe a remplacé l’inspiration.
D’autre part, la vie est un apprentissage et une observation permanentes. Dans ce monde où tout va si vite, n’importe quel voyage, conversation ou découverte à la maison peut être une source d’observation.
Comme disait Picasso: l’inspiration doit te trouver au travail!

9 – Quel est le dernier livre que vous avez lu?

Normalement, j’ai toujours plusieurs livres sous la main en même temps. Beaucoup sont des récits de voyages, qui sont ceux qui m’intéressent le plus depuis un certain temps.
Je lis à peine des romans. Ces derniers temps, je lis aussi des biographies. La dernière que j’ai lu est celle d’Alexandre le Grand.

10 – Dans 15 ans…

Il faut être optimiste (dans le sens de «partisans de l’optimum»), retrousser les manches et travailler plus dur et plus efficacement. Cette crise interminable doit nous aider à être meilleurs, plus forts, plus efficaces, à réduire les dépenses superflues et inutiles, à exporter davantage, à générer de plus en plus de «bonne» richesse et surtout à apprendre des erreurs passées pour ne plus jamais les répéter.

11 – Quand vous pensez à l’architecture, qu’est-ce qui vous vient à l’esprit?

Quand je pense Architecture, je pense à la plus belle et complète profession qui puisse exister. Elle est tout ce qui nous plaît et ce qui nous entoure. Malheureusement, ce n’est pas toujours une discipline qui puisse s’adapter facilement à nos vies, mais en tant qu’art et science, elle est merveilleuse.

12 – Crayon ou ordinateur?

Le crayon et l’ordinateur sont des outils fort utiles, mais aucun n’est essentiel. Un des meilleurs professeurs que j’ai eu affirmait que le meilleur architecte est capable de concevoir un projet en le décrivant, sans avoir à tracer une seule ligne. C’est comme les grands joueurs d’échecs, qui n’ont pas besoin d’échiquier ou de pièces pour jouer; ils ont dans leur tête tout le système et les mouvements des pièces.
Actuellement, les plans doivent être bien sûr réalisés à l’aide de l’ordinateur. Cependant, tout peut commencer par une ligne tracée au crayon.

13 – Comment définiriez-vous votre travail?

Mon travail, comme je vous l’ai déjà expliqué, est un travail très polyédrique et diverse, comme un chef d’orchestre qui joue plusieurs rôles: je m’occupe des affaires, de la gestion, du design. Lorsqu’on est architecte et en plus chef d’entreprise, il faut que ça soit comme ça. Le problème est de garder un équilibre entre les différentes fonctions, de façon à ne rien négliger.

14 – Un projet dans lequel vous aimeriez participer.

Je n’ai pas encore construit une grande tour. J’ai toujours été intéressé par les gratte-ciels…
Mon père a eu l’occasion de concevoir et de participer à la construction des Torres de Colón, à Madrid, l’un des bâtiments les plus intéressants qui ont été construits, non seulement en Espagne, mais dans le monde entier. Il s’agit du bâtiment suspendu avec le plus grand nombre d’étages et la structure de béton du monde.
Maintenant nous sommes en train de renouveler un grand bâtiment à Bruxelles, avec plus de trente étages, qui va sans doute devenir une des nouvelles icônes de la capitale européenne. De même, nous espérons pouvoir bientôt commencer la réforme du renommé Edificio España, à Madrid —un autre bâtiment en hauteur très intéressant— avec Foster + Partners.

15 – Quelle est votre opinion sur l’architecture espagnole?

L’architecture espagnole est en très bonne santé en ce qui concerne la qualité de ses professionnels, l’enseignement et la pratique professionnelle.
Malheureusement, nous ne pouvons pas dire la même chose du contexte socioéconomique actuel, à cause de cette fameuse crise.
La plupart des architectes espagnols sont au chômage ou plongés dans le sous-emploi. Cela s’explique par le grand nombre de diplômés qui ont fini ses études ces dernières années dans notre pays (Espagne), ce qui s’explique, d’une part, par la période d’essor économique et, d’autre part, parce qu’il s’agit d’un métier prestigieux qui éveille l’intérêt de beaucoup de jeunes.
Cependant, il faut trouver une solution à ce problème afin qu’il ne devienne pas endémique.
Les architectes, nous devons nous réinventer en cherchant de nouveaux horizons pour notre profession; d’autres groupes professionnels, comme les ingénieurs civils, ont déjà fait cette transition il y a des dizaines d’années.
Le produit du bâtiment est nettement améliorable dans de nombreux aspects, aussi bien dans le cadre urbanistique que dans la qualité de la construction et du design.
Ce n’est qu’une minorité de bâtiments qui répondent aux normes correctes de qualité relatives à ces deux aspects. Je pense que les ordonnances et les règlements, ainsi que cette période de développement immobilier effrénée, ont fait beaucoup de mal à la qualité moyenne des constructions. Il est temps pour nous de remettre en cause un certain nombre de choses.

16 – Comment maintenir votre propre style tout en répondant aux besoins de vos clients?

Le style personnel doit correspondre à celui qui est en mesure de fournir un travail de qualité. Plutôt qu’une esthétique particulière, ce qui devrait marquer la différence si on parle du style d’un cabinet d’architecture, c’est la rigueur, les choses bien faites, le professionnalisme, l’excellence, etc.
C’est ce style qui sera le meilleur pour satisfaire le client et, par conséquent, l’utilisateur et la société en général.

17 – En architecture, qu’est-ce que vous faites le mieux et avec quoi vous avez du mal?

C’est une question très difficile à répondre parce qu’il s’agit d’une réalité changeante.
Mais, d’une manière générale, ce que nous faisons le mieux c’est de bien travailler avec un bon client; un bon client est un vrai professionnel, qui a les choses très claires dans sa tête, qui fait confiance aux techniciens et leur procure les informations nécessaires, des délais adéquats et des honoraires en accord avec le travail fourni.
Nous avons du mal avec les mauvais clients, mais heureusement ils ont été peu nombreux.

18 – Votre recette pour réussir.

La réussite professionnelle en architecture est comme le succès en agriculture: il faut avoir un bon terrain et une bonne terre, il faut qu’il pleuve, il faut que les graines soient en bonne santé et de qualité, il faut enfin travailler la terre de façon sérieuse et suffisamment.
Ensuite, personne ne peut éviter les tempêtes de grêle ou les gelées inespérées, mais nous ne pouvons pas tout contrôler.
Lorsque vous êtes humble, honnête et déterminé dans votre travail, les probabilités de succès sont beaucoup plus élevées.

19 – Quel est le rôle des produits naturels dans vos projets?

Dans les produits naturels il n’y a pas meilleur ou pire. Il y a des bons et des mauvais produits naturels et des bons et des mauvais produits artificiels. Lorsque les produits naturels sont de bonne qualité, ils sont imbattables et plus en accord avec la nature humaine.

20 – Pour vous, le produit phare de L’Antic Colonial c’est…

S’il faut que je choisisse un produit, je choisi le plancher extérieur. J’aime utiliser du bois naturel pour des zones extérieures. C’est un matériau durable qui apporte de la chaleur et une touche naturelle aux espaces; de plus, il y a des finitions qui résistent parfaitement les intempéries.

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